mardi 20 janvier 2009

Sacher-Masoch, La pantoufle de Sapho, 1858

La pantoufle de Sapho est la simple description d'un fétichisme bien pensant, un compte bien gentillet qui laisse peu présager que le nom de son auteur restera associé à celui de la perversion par un autre bien pensant, Krafft-Ebing. Heureusement que sa vie (wikipedia français) est autrement plus intéressante !

Krafft-Ebing, Psychopathia Sexualis, première édition 1886 (8ème édition)

Introduction:
Le principe de cette enquête est résumé dans la préface par une citation de Turdieu :

Aucune misère physique ou morale, aucune plaie, quelque corrompue qu'elle soit ne doit effrayer celui qui s'est voué à la science de l'homme, et le miistère sacré du médecin, en l'obligeant à tout voir, lui permet aussi de tout dire.

Mais cela ne veut pas dire que l'accès en soit donné à tous :

Afin de ne pas inciter les profanes à la lecture de cet ouvrage, l'auteur lui a donné un titre incompréhensible.

L'auteur décrit la répugnance "lourde tâche" que lui suggère cette étude sur la condition humaine, mais heureusement "elle montre que des dispositions maladives ont donné naissance à tous les faits qui pourraient offenser le sens moral et esthétique".

Il pose également le fait que le sujet n'ai jamais été traité avant lui bien qu'il soit de haute importance notamment à l'utilité publique et à la magistrature.

Chapitre 1

l'homme, "au même niveau que la bête" dans "cette poussée de volupté à assouvir ses instincts", "peu s'élever à un degré" "où les passions" "lui ouvrent un monde de sublime beauté morale".

"la vie sexuelle est le facteur le plus puissant de l'existence individuelle et sociale", pour "l'acquisition de la propriété", "la fondation d'un foyer", "l'inspiration des sentiments altruistes" aisi qui peut aussi "donner naissance aux plus grands vices".

Il analyse ensuite "les phases de développement que la vie sexuelle a traversée aux diverses époques de la civilisation:"

Il note : (p. 5)
"la moralisation de la vie sexuelle a reçu son impulstion la plus puissante du christianisme" parle des pratique de ce "peuple curieux" (les japonais) et de la supériorité du

christianisme sur l'islam.

Le reste est du même ordre;

p10
"Nous voyons souvent la volupté non satisfaite chercher et trouver une compensation dans l'extase religieuse"

p13
"le facteur sexuel exerce aussi une grande influence sur le développement du sens esthétique"

p15
"l'amour platonique est une absurdite, une duperie de soi-même, une fausse interprétation d'un sentiment"

le reste est d'un traditionalisme sans intéret.

p21: discussion sur le fétichisme

Un concept d'analogie serait à la base du fétichisme:

p.27 : Brunn rappelle.. que dans les moeurs du moyen âge, une des plus précieuses marques d'hommage et de galanterie était de boire dans le soulier d'une belle

femme."..." dans le conte de Cendrillon, le soulier joue également un rôle très important.

Krafft Ebing fait une description de différents fétiches: cheveux, main, pied, souliers.

Mis à part quelques éléments qui seront repris par Freud tel quel, on prend conscience du fossé qui sépare Freud de ses contemporains (notamment l'inverti traité comme une maladie). On a du mal à penser que ce livre est eu tant de succès à part sa méthode d'exposition de cas.