jeudi 11 juin 2009

Le roi des gloutons

La palme revient sans doute à Apicius (1er siècle après JC) dont certaines anecdotes sur Wikipedia sont... savoureuses . Il nous reste également un ouvrage de cuisine romaine surnommé Apicius sans que nous sachions s'il fait référence à notre glouton ou à un livre qu'il aurait été écris. Vous reprendrez bien un peu de langue de flamant rose ?

Le roman de la désillusion

Bouvard et Pécuchet : plus que l'éducation sentimentale, voici une peinture de la vraie désillusion de l'âge mûr. Un chef d'oeuvre ? Le plus grand de Flaubert et un des plus poignant roman qu'il m'a été donné de lire, moi qui n'aime pas les romans.

Piédouche

Savez-vous ce qu'est un piédouche ? Un petit piédestal bien sûr : On parle de piédouche (de l’italien pieduccio) ou de scabellon pour désigner un petit piédestal, généralement destiné à poser un buste ou une statuette. Et savez-vous quel est le pluriel de piédestal ? Piédestaux, évidemment !

Platitudes

Un film plat sur un auteur inconnu en France: Beatrix Potter (1866-1943) valait-elle mieux que cela ? On pourrait en douter en voyant le premier livre de son oeuvre, the Tale of Peter the Rabbit, disponible sur wiki source. Un film plat sur un auteur plat, rien de bien étrange. Un bon exemple pour Taleb, le succès n'est pas forcément en rapport au talent.

mercredi 10 juin 2009

Utopistes

Une petite phrase tirée de Bouvard et Pécuchet, le chef d'oeuvre de Flaubert: "Qu'il y ait chez les utopistes des choses ridicules, j'en conviens ; cependant il méritent notre amour. La hideur du monde les désolait, et, pour le rendre plus beau, ils on tout souffert. Rappelle-toi Morus décapité, Campanella mis sept fois à la torture, Buonarotti avec une chaîne autour du cou, Saint-Simon crevant de misère..."
Des quatre, Tommaso Campanella est le plus attachant. Religieux dont on dirait aujourd'hui qu'il est un peu illuminé, Campanella défendit ses convictions jusque dans la prison. Morus, qui fait évidemment référence à Thomas More, était un avocat et homme d'état compétent, fidèle à ses principes et mourrant pour un attachement à une question dont peut aurait été jusqu'au bout pour la défendre, il aussi accusé, comme dans ces portraits en mi-teinte, de persécution ou du moins de la laisser faire et également de torture bien qu'il s'en défende expressément. Philippe Buonarroti est de tous le plus engagé dans l'action et semble en même temps toujours à même de jouer les seconds rôles derrières des noms plus grands que lui: Robespierre, Babeuf, Bonaparte. Saint Simon apparaît presque inapproprié dans cette liste de penseurs ayant souffert. Certes, il meurt dans la pauvreté mais son nom, son origine et sa vie son loin d'avoir les échecs et les bas des trois autres.

mercredi 3 juin 2009

La fin du monde antique : 391 - 393

Il faut sans doute attribué à une influence platonicienne, au culte du parfait et du délimité, notre désir de délimiter l'histoire par des dates précisent. 476, 1453, 1492, 1789, 1914... ces dates apparaissent comme les symboles des limites de périodes qui sont en réalité unies à la suivante par un enchevêtrement partiellement indémélable d'influences diverses. Toutes ses dates sont souvent le fruit d'un tel arbitraire qu'on peut facilement en proposer d'autre en remplacement. Ainsi cette date méconnue de 391 (ou 393) pourrait servir tout aussi bien à marquer la fin du monde antique que 476. La raison en est donnée dans l'article Theodosius I dont je recopie ici le passage le plus important :

By decree in 391, Theodosius ended the subsidies that had still trickled to some remnants of Greco-Roman civic Paganism too. The eternal fire in the Temple of Vesta in the Roman Forum was extinguished, and the Vestal Virgins were disbanded. Taking the auspices and practicing witchcraft were to be punished. Pagan members of the Senate in Rome appealed to him to restore the Altar of Victory in the Senate House; he refused. After the last Olympic Games in 393, it is believed that Theodosius canceled the games although there is no proof of that in the official records of the Roman Empire, and the reckoning of dates by Olympiads soon came to an end. Now Theodosius portrayed himself on his coins holding the labarum.

mardi 2 juin 2009

M. C. Escher

Il me semble regrettable que de nos jours, et à part l'exception étincellante de M. C. Escher, la plupart des artistes ne soit pas d'avantage intéressé par les possibilités offertes par les mathématiques et la physique en temps que champ d'inspiration et d'expérimentation. Il fut des temps où l'art était étroitement lié à la science, on pense bien entendu à la Renaissance mais le réalisme ou le naturalisme porte en leur essence une nécessaire compréhension de certains éléments mathématiques et physiques ce qui n'est pas nécessairement le cas pour l'abstrait. Pourtant, comme le dit Escher: "The mathematicians have opened the gate leading to an extensive domain."(1) Malheureusement, lorsque certains artistes cherchent à intégrer des éléments mathématiques dans leur création, il s'agit de pseudo-science, comme celle concernant le nombre d'or et que l'on retrouve dans des créateurs aussi sérieux que Le Corbusier(2). Du même avis qu'Escher, je suis convaincu que la science recèle des possibilité d'inspirations artistiques absolument laissé pour compte par nos artistes contemporains.
Illustration: Escher, Cercle Limit III.
Sources:
(1) http://en.wikipedia.org/wiki/M._C._Escher
(2) http://fr.wikipedia.org/wiki/Nombre_d%27or

Heinz Guderian

Il est de ces hommes de guerre que l'on ne peut s'empêcher d'admirer, malgré toute l'aversion que l'on peut avoir pour les souffrances, les morts et les destructions qu'ils ont causés et malgré les régimes atroces qu'ils ont servis. Sans doute est-ce à cause de leur génie, un génie particulier puisqu'il a besoin du combat pour se matérialiser, mais un génie tout de même, unique, qui s'exprime autant dans les batailles gagnées et dans la prescience qu'ils ont de la guerre moderne de leur époque que dans les combats perdus à cause d'un supérieur qui ne les avait pas écouté. Heinz Guderian fait partie de ceux-ci, inventeur de la blitzkrieg, clairvoyant sur le rôle des chars et des canons d'assault (une précision que l'on ne retrouve curieusement que dans l'article en français alors que l'article en anglais est par ailleurs bien plus précis), traducteur d'un de Gaulle encore inconnu et jouant un rôle de premier plan dans l'invasion de la France. Ces autres faits d'armes sont des "aurais pu" comme la prise de Moscou. Un grand homme de guerre si l'on accepte l'existence de ce mot, à qui les alliés ont laissé le bénéfice du doute et la liberté après la capitulation.

Gavril Ilizarov

J'ai appris l'existence de Gavril Ilizarov au travers d'une annonce d'un reportage sur la chaîne russe RT le montrant comme l'inventeur de ces machines qui apparaissent ça et là dans les films d'épouvante. Intrigué, je me tournais évidemment vers Wikipedia, mais seule la version anglaise allait me donner une réponse. Ce quasi inconnu en occident, au statut de savant-héros dans l'empire soviétique, est dans la lignée de ces hommes qui semblent imaginer une science à eux seul, en dehors de presque tout contacts avec leur pairs en répondant non à une émulation externe où à la chance d'être "au bon moment au bon endroit", mais à une nécessité intérieure. On pense à Gregor Mendel dans son potager faisant obstinément ses expériences sur les pois. Mais à l'opposé de Mendel, Ilizarov pu voir son oeuvre récompenser par la quantité des patients attendant son institut. Turpitude de l'histoire, et loin sans doute de ce qu'aurait voulu Ilizarov, il semble que ses instruments soient aujourd'hui également utilisés pour corriger des "défauts" tels que la taille insuffisante d'une jeune chinoise pour devenir hotesse de l'air. Quelque soit l'intention qui la porte, une invention récèle en puissance des applications insoupçonnées, pour le meilleur et pour le pire.