mardi 14 juillet 2009

La mal-mesure de l'homme

Dans la mal-mesure de l'homme (voir ci-dessous) Stephen J. Gould expose dans un gros volume une histoire qui aurait pu tenir en à peine un peu plus de ses quelques pages que compte habituellement ses essais (et la plupart des histoires citées y sont en fait résumées, avec bonheur). On y trouve cependant ce qui constitue une histoire partielle des tentatives pour classer les hommes qui n'est pas sans intérêt. On y apprend que l'analyse factorielle a été inventée non dans un cadre de recherche sur les mathématiques pures comme c'est souvent le cas, mais dans le but de les appliquer à une théorie tombée (presque) en désuétude: l'intelligence comme une valeur unique, pouvant s'ordonner d'homme à homme en une relation d'ordre. De là, Gould revient plusieurs fois sur le concept de réification, cette notion selon laquelle un concept nébuleux comme l'intelligence ou un artifice mathématique comme le premier axe de l'analyse factorielle pourrait s'identifier à une chose possédant une réalité concrète, voire une localisation précise. Mais à ce sujet Gould délaye encore sa prose, vient et revient sur cette notion sans lui donner de définition précise (celle que je donne, qui est glanée en deux endroits de l'ouvrage, est pour le moins insuffisante, voire contradictoire), au point d'embrouiller des choses puissantes et simples, démontrant à nouveau qu'il n'est à l'aise que lorsque la brièveté l'oblige à condenser. L'horrible introduction interminable est à ce sujet, un exemple flagrant.

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